1
Les couleurs de mon monde
Mon monde,
au fleuve qui coule lentement
où tu peux écouter les mélodies du vent qui souffle,
mon monde avec ses arbres qui longent la rive
qui lui donnent une verdure impeccable
où viennent chanter les oiseaux,
mon monde avec ses cases rondes en paille
bâties en bambou,
mon monde avec ses puits bien profonds
où viennent s’approvisionner ceux qui ont soif,
mon monde avec son ciel bien ensoleillé.
Voici mon monde.
2
Open sky with crowded streets
Fields filled with sunshine
rivers
And tree leaves dancing
In a smooth
breeze
This can only be named
Homeland
3
Trois fois par jour, peut-être cinq, parfois tout le temps, en tout cas souvent.
Ce n’était pas pour son odeur très intense,
mais pour sa constance mystérieuse,
pour son bruit, plus apaisant qu’une chanson.
Proche de toutes les histoires, de toutes les berceuses…
Le bruit que fait la mer devrait avoir un nom particulier
un son qui avance inexorable et immobile
contre les poussières du monde passé.
Il m’accompagne depuis toujours, sa présence discrète, puissante
J’ouvre la fenêtre et le voici
je ferme les yeux et il est encore là.
Il enveloppe mes jours comme un coussin anti-chute, il réveille la paix juste.
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4
Les sourires s’écaillent, les rêves s’étouffent et le vent du désir souffle vers le nord.
Les valises se remplissent, les étagères se vident.
Des adieux humides. De l’espoir en guise de mouchoirs.
Au nord, sur la terrasse d’un bar, à la merci des petites pluies, une vie.
5
Un beau matin à l’aube,
je devais m’en aller.
Aller plus loin que la terre qui m’a vu naître,
plus loin que la société injuste.
Injuste envers la femme
au nom de la tradition.
C’était pénible de tout abandonner.
Je dis bien tout, même l’être le plus cher,
mon fils
qui me redonnait le sourire
quand j’étais désespérée.
Oui je l’ai laissé ignorant ce qu’il deviendra.
Ignorant quand on se reverra,
ayant emprunté le chemin de l’incertitude
espérant retrouver une société plus juste.
Mon cher, le vide que tu as laissé en moi demeure toujours.
Dis-moi que je te reverrais
Que je te resserrais encore dans mes bras
Que je te dise encore je t’aime.
6
I left my home,
Leaving behind everything,
My books, my clothes, my shaving foam,
my house, my people, my ink.
Coming to a new city.
with one thing,
just living on one thing
Dream
7
Sleep little country,
don’t care about yourself.
Eat candy,
watch tv,
do watever you want.
Sleep little country
or play your stupid game,
buy and sell lifes of people,
everywhere.
Dream little country, of being strong,
important,
full of all knowledges
and ruling the world.
But waves are coming,
don’t you feel a little wet ?
8
J’écris ce qui reste de ma nécessité de vivre.
J’écris le besoin d’être compris par les autres.
Je crie des flèches arrondies par le vent.
Je saute sur l’idée jamais domestiquée,
sur le voyage qui demande à être vécu.
J’écris mon chemin à force de chutes,
de rires, de larmes, d’outrages à soi.
9
Je regardais sans cesse dans le trou chaque jour plus profond,
qu’y voyais-tu ?
Quel trajet de métal ?
Le trou creusait en moi, chaque jour…
des autres trous, une encoche de cendre,
chaque jour plus profond que la nuit.
Je veux me déprendre de mes habits d’ombre,
sortir du reflet de chaque instant.
Je quitte les habits et la marche essoufflante du chasseur de paradis,
du tireur de nuages.
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10
Je quitte vos endroits de rumeurs
vos maisons, vos classeurs,
vos échéances rituelles
qui s’entassent comme poussière sur mon chemin.
Trottoir incroyable,
vos paroles minables.
Je m’en vais,
au loin les nuages,
au loin vos rivières d’acceptation.
Je prends mon bateau
et avec,
ma vie en poche.
11
Be able to go
around the world.
Always bring yourself as a gift
and
Pay attention to the clouds.
They always have something to say.
You are your own key,
that will open any door.
12
Where can I find peace
instead of war ?
Where is the island of forgiveness
or understanding coast?
Where can my sons grow
more and more,
with open minds,
with the opportunity to be humans ?
Where can I love my beloved
without fear and terror,
far from gun fire and air raids.
If europe is not that place
where can that be ?
Où puis-je trouver la paix
à la place de la guerre ?
Où est-elle l’île du pardon?
Où sont les berges de la compréhension ?
Où peuvent grandir
mes fils
pour s’ouvrir l’esprit
et devenir hommes ?
Où puis-je aimer mes chers
sans peur ni terreur,
loin des balles et des attaques aériennes !
Si l’Europe n’est pas cet endroit,
où est-il ?
13
Tout est devenu triste, même les souvenirs qui traversent l’esprit.
Il ne nous reste plus que l’espoir inconnu.
Tout est parti.
Notre présent a été effacé, nos esprits inondés de gris
jusqu’à en oublier l’amour.
Tout est perdu.
Il ne nous reste plus que cette clef ancienne.
La maison a été détruite.
Les barbares ont investi notre terre alors qu’elle était tellement
belle,
belle,
belle.
Tel est mon pays et ceci est ce qu’on appelle
l’Amour.
14
En toi je ne voyais point de différence.
Dans tes yeux marrons ne se lisait aucune religion,
sur ton corps non plus.
Tu étais celui que mon coeur avait choisi.
Mais notre société te voyait avec un oeil de mépris,
société qui a foutu en l’air notre projet par ses préjugés.
En t’assimilant à un démon.
Elle
était
naïve.
Elle ne savait pas que tu étais différent d’elle.
Elle ne savait pas que l’amour avait une religion.
Elle ne savait pas que l’amour avait une couleur.
Elle ne savait pas que l’amour avait des coutumes.
Elle ne savait pas que l’amour avait des traditions.
Elle ne savait pas qu’aimer est un crime.
Elle ne savait pas qu’il y avait un prix à payer.
Elle ne savait pas que le prix allait briser ses rêves.
Elle ne savait pas que ses rêves allaient devenir illusions.
Elle ne savait pas qu’il était impossible de grandir ensemble.
Elle ne savait pas que le prix à payer c’était une chaîne pleine des rides.
Elle ne savait pas qu’elle pourrait appeler son homme papy.
Elle ne savait pas qu’elle devait prendre soin des barbes qui ont la couleur du coton.
Elle ne savait pas qu’elle devait tenir un bâton au lieu d’un bras.
Elle ne savait pas que choisir, désirer et aimer pourraient creuser une tombe.
Elle
ne
savait
pas.